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J'ai bien peur.

J'ai bien peur.
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7 février 2009

Page 1 : Là où se rencontrent les vies.

Là où se rejoignent les vies.


Elle était seule, je me rappelle, les genoux repliés comme son corps, comme pour devenir de pierre. Elle regardait les immeubles, elle paraissait culminer Paris dans son ensemble sur son petit toit. Elle était seule, je me rappelle, et quand je me suis assis à côté d’elle, je l’ai sentie se crisper. Comme si je prenais une partie de sa solitude pour me l’appliquer. J’ai senti le vide, les larmes qui étaient en elle et je n’ai rien pu faire. Je laissais ses yeux guider les miens et j’admirais comme elle les immeubles qui nous entouraient. Chaque parcelle de son être m’attirait, je ne la connaissais pas et pourtant, je savais qu’elle était quelqu’un d’extraordinaire et de blessé à l’âme. J’essayais de lui donner une partie de mon bonheur en échange de sa solitude, à travers quelques sourires et regards chaleureux. Mais elle ne bougeait pas, ne me regardait pas. Elle paraissait ignorer ma présence, comme si tout autour d’elle était flou. Elle paraissait sortir d’un monde parallèle, où les femmes sont belles et les hommes monstrueux. Là où tous les blessés graves se rejoignent pour former la ronde des maudits de l’amour. Je lisais en elle comme dans un livre et les pages étaient de plus en plus noires au fur et à mesure qu’avançait l’histoire. Elle ne bougeait toujours pas, ses doigts blanchissant à force d’être crispés sur ses jambes. Sa peau était pâle, comme si le soleil touchait le reste du monde, sauf elle. Je savais qu’elle passait ses journées ici, à regarder le monde tourner et pourtant, le temps n’avait aucun impact sur elle. Ses cheveux étaient ternes et sans couleur précise, formant des nœuds chaotiques sur sa tête. Son visage était creux, sous l’effet d’une alimentation plus qu’optionnelle. Ses yeux n’avaient plus de couleur, ils étaient d’un noir profond, ravagés par les larmes et la tristesse. Son visage était droit, sans expression. Il paraissait ordinaire à cet instant, alors que je devinais que ses traits devaient être désirables un an auparavant. Elle m’empêchait de lire ce qu’il s’était passé dans son cœur, ce qui l’avait à ce point ravagée. J’essayais de forcer le passage, mais elle avait construit un mur autour d’elle. La carapace physique que formaient ses jambes contre son corps était devenue mentale et elle me projetait hors de son esprit. Je pouvais bien réunir une armée, je sais qu’elle était devenue inébranlable. Je rendis donc les armes à la frontière de son esprit et me contentais de regarder dans la même direction qu’elle. Je m’attendais à voir à chaque toit des immeubles une fille comme elle, seule et triste, se mêlant à la grisaille de la ville. Comme si son cas était une généralité. Je n’en pouvais plus de ce silence, je voulais lui faire partager le bonheur de la vie, je voulais la faire revivre dans mes paroles.
« Comment t’appelles-tu ? »
Entrée en matière simple. Trop simple. Elle ne tourna même pas la tête dans ma direction, resta fixée sur la vue où elle se perdait depuis tout à l’heure. Je me mordis la lèvre inférieure et continuai mon monologue :
« Oui, tu as raison, les prénoms ne sont qu’un mot donné pour nous désigner alors qu’ils ne le peuvent jamais réellement. On peut très bien s’en passer. Je suis désolé d’être venu m’imposer dans ta solitude mais je t’ai vue et je n’ai pas pu résister. Je n’aurais pas dû, j’aurais dû te laisser mais voilà, j’en étais incapable. Je ne sais même pas pourquoi je te parle en cet instant, surtout que j’ai l’impression de me cogner contre un mur. Mes paroles me reviennent en écho, comme si tu n’étais que le vide. Tu as le visage le plus ordinaire du monde quand on ne te connaît pas et moi, je sais que tu es loin d’être ordinaire. En tout cas, tu ne l’étais pas avant. Avant quoi, je ne sais pas, tu ne me laisses pas savoir. Parle, les paroles sont un baume incroyable pour le cœur tu sais. Pourquoi j’ai cette impression de te connaître mieux que moi-même, je ne sais pas. Tu m’as déboussolé, tu as remué ma boussole pour qu’elle me montre la mauvaise direction. Voudrais-tu que je me perde avec toi alors que j’étais celui qui pouvait te faire retrouver le bon chemin ? Veux-tu rester marcher sur ces sentiers battus, à nous faire nous aventurer dans des contrées sauvages et inconnues ? Tu veux notre perte mais moi, je ne me perdrais pas avec toi. Tu m’entends ?
Elle ne tourna toujours pas sa tête dans ma direction, se contentant de mettre un doigt sur ses lèvres, m’ordonnant silencieusement de me taire. Ce que je fis, perturbé devant tant d’indifférence. Comme si chaque parole que j’avais dite s’était perdue avant d’arriver à elle. Envolés les beaux mots ravageurs.

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7 février 2009

Page 2 : Là où se rencontrent les vies.

- Tu vois les grilles là-bas ? Murmura-t-elle.
Sa voix était rauque et douce à la fois, on sentait l’hésitation qui pointait dedans, comme une non-habitude à l’utilisation des mots.
- C’est là-bas que je veux être enterrée. Tu leur diras, à tous ces gens qui veulent décider pour nous, tu leur diras que tu es mon frère et que tu sais ce que je veux. Aucune preuve ne te sera demandée, je le sais, ils s’en foutent. Ils prennent un cadavre et l’enterrent sans état d’âme, comme si l’humain dont le cœur cognait si fortement dans la poitrine n’était devenue qu’un objet inanimé, une ordure parmi tant d’autres. Que ce soit à un endroit ou à un autre, par la volonté de Dieu ou du plus parfait inconnu, ça ne change rien pour eux. Faux magiciens de la mort, ils font disparaître les cadavres sous terre comme d’autres font disparaître des lapins dans des chapeaux. Maintenant, reste encore un peu avec moi, explique-moi ce qu’est le bonheur, je ne me rappelle plus. La compagnie d’un être cher, fais-moi vivre ça, un peu. »
Je ne répondis pas, je n’avais rien à répondre. Elle desserra les doigts de ses jambes, permettant au sang de circuler à nouveau. Comme si elle se sentait plus en sécurité maintenant que j’étais là. Je suivis à nouveau ses yeux et ils fixaient un autre point. La terrasse d’un café, où une petite fille jouait avec une poupée, où un couple riait, les yeux brillants d’amour. Son visage restait aussi inexpressif qu’avant mais ses yeux semblaient pleurer sans eau.  Les souvenirs heurtaient son cœur de plein fouet, le faisant gémir. Je sentais chaque sentiment qui la traversait comme si un lien quelconque existait entre nous. Elle serra les lèvres et attrapa ma main dans un sursaut. Je sentais chaque parcelle de sa douleur et je la supportais, pour l’aider un peu plus. Elle planta ses longs ongles dans ma paume et je ne dis rien. Elle se mit à respirer calmement quand mes paumes se mirent à saigner. Elle regarda ma main, s’excusant et s’affolant en voyant le sang qui tombait sur mon bras en gouttes rouges. Je déchirai une partie de mon t-shirt et bandai ma main, lui répétant que ce n’était rien et que si j’avais ressenti la douleur, je l’aurais arrêtée. Elle reporta son regard sur la petite fille de la terrasse et me dit, d’une voix plus assurée qu’auparavant :
« Un jour, j’ai été cette petite fille, insouciante et simplement heureuse. Heureuse de vivre, d’être avec les gens qui m’avaient conçue. D’entendre leur rire quand ils voyaient mon sourire, quand ils écoutaient mes paroles sans queue ni tête. Tu sais, je crois qu’on ne sait vivre que lorsqu’on est enfant. On ne soucie de rien, on pleure parfois, un peu sans raison, mais la douleur s’estompe rapidement avec un petit rien, une marque d’amour de ses parents. J’aimerais savoir ce qu’ils sont devenus, le couple qui m’a conçu. Ca fait trois ans que je suis partie. Pour la grande vie, la ville, la réussite. Finalement, je finis sur un toit, espérant devenir la colombe de la paix, prenant son envol pour la liberté éternelle. »
Je gardais le silence, regardant la rue en-dessous de nous, les gens pressés qui marchaient en bousculant les autres, comme si dans le monde de la vie, il fallait toujours être arrivé le premier. Machine infernale à laquelle personne ne voulait adhérer mais qu’on finissait par suivre, entraînés par le courant. J’ai eu si peur que ma colombe les rejoigne, à sa façon si originale, en prenant son envol infernal, les ailes encore blessées. J’ai voulu la prendre dans mes bras, guérir chaque blessure et la relâcher au monde entier. La protéger au début et laisser l’oiseau devenir libre. Elle aurait volé pour moi, je le sais.
« Je prendrais mon envol. Dans pas longtemps, j’aurais ma liberté tant désirée. Grâce à toi. J’aimerais te remercier, un jour. On se retrouvera, je te promets. »
Elle ne dit que ça et ces paroles me suffirent. Comme un baume appliqué sur mon cœur encore blessé de sa douleur. Je lui demandais :
« Qui étais-tu avant?
Elle regarda les passants d’un air faussement intéressé, et finit par répondre :
- J’étais tout. Tout ce qu’on aurait voulu être. Un chat sauvage, parcourant les rues sans se soucier des autres. Celle sur qui on se retournait sans en être conscient, tellement ce geste paraissait naturel. La beauté sombre, celle qui était faite pour faire souffrir et non pour être librement admirée. Parfois, je m’arrêtais devant le tatoueur et je me faisais tatouer les initiales de chacune de mes conquêtes.

7 février 2009

Page 3 : Là où se rencontrent les vies.

- J’étais une femme à hommes, celle qui ne désirait rien, qui se laissait séduire et qui se plaisait à briser les cœurs à répétition. Une étudiante en lettres, brisée par la musique et qui est finalement venue sur ce toit, décidée à prendre son envol depuis un an mais qui n’a jamais réussi à le prendre. J’étais l’enfant de la Liberté et elle m’a rejetée. Elle m’a faite prisonnière de moi-même, me punissant de ma débauche, me maudissant. Mais je me suis toujours promis de revenir auprès d’elle, de la plus misérable des façons, rampant pour me faire pardonner. Et toi, qui étais-tu ?
Je regardais mes chaussures, l’écoutant se décrire de la façon dont je l’imaginais. Je relevai la tête et murmurais-je :
- Moi, je me contentais d’être un de ces passants pressés, guidé par les montres et la société, courant contre le temps. Je ne vivais que pour ma réussite professionnelle, j’ai négligé mes amis, mes connaissances, ma famille pour elle. Tu étais l’enfant de la Liberté, j’étais l’enfant de la Réussite. Et Dieu seul sait que c’est la première fois que je goûte à la Liberté. C’est bon de sentir le vent caresser vos cheveux, se souciant peu de souffler à Paris ou ailleurs, c’est bon de se sentir en vie. J’ai parfois du mal à croire que c’est là que tu te laisses mourir alors que c’est le seul endroit où l’on peut vivre. »
Elle voulait sourire, je le sentais mais elle avait perdu le mode d’emploi. Soudainement, elle s’écria :
« Il faut que j’immortalise ton existence. Comme pour les autres. »
Je la vis relever la manche de son t-shirt et elle me demanda :
« Comment t’appelles-tu ?
- Gabriel…
- Comme un ange. » Murmura-t-elle.
Elle sortit un couteau de sa poche et avant que je puisse l’arrêter, elle traça un G, dépassant toutes les autres initiales immortalisées sur son bras. Il y en avait plus d’une vingtaine, des lettres perdues sur un morceau de peau, se mélangeant, se confondant, pour ne plus former qu’un. J’essayais d’attraper son bras, de caresser sa blessure afin de l’atténuer mais elle m’évita agilement et me dit sèchement :
« Ne te mêle pas de ça. Laisse la colombe se brûler les ailes et devenir un corbeau. Je serais le repas du Diable mais s’il-te-plaît bel ange, laisse-moi me détruire. »
Elle parlait bien plus que jamais je n’avais pu le faire, elle avait les bons mots avec moi et j’avais mal de me sentir obligé d’obéir à ses désirs, car elle savait y faire. Elle avait les mots pour me décider, pour m’empêcher de batailler contre moi-même. Comme personne n’avait réussi.
« Je n’ai pas la force de me rebeller contre toi. Je ne te connais pas et pourtant, tu sais comment me dompter. Je resterais tant que tu ne me diras pas de partir. » Déclarai-je à mi-voix, honteux des mots qui sortaient de ma bouche.
Elle ne répondit pas, occupée à tracer le A qui suivait le G sur son bras. Je m’allongeai sur le toit et regardai le ciel. Mon esprit et ma raison me quittèrent à cet instant. Les nuages formaient des dessins dans mon esprit et j’hurlais ce qu’ils m’invoquaient, comme si nous étions seuls au monde. Je m’échappais comme jamais je n’avais pu le faire, les yeux brillants. Elle mourrait, je vivais. Comme si sa vie s’échappait pour remplir la mienne. A chaque goutte de sang qui coulait de son bras meurtri par les coups de couteau répété qu’elle lui donnait, je sentais la Liberté et la Vie m’envahir, me faisant presque étouffer de bonheur. Je n’avais plus pied dans la Réalité, je flottais comme un ballon abandonné au gré du vent. Et sa Vie s’échappait, par gouttes de sang dégoulinant de son bras. Le B. J’entendais ses larmes, son désespoir et sa douleur. Mais je n’y faisais plus attention, comme si elle avait voulu m’anesthésier en m’envoyant rêver ailleurs, hors de la Réalité. D’ailleurs, je crois que je lui en veux encore pour ça. Elle aurait dû me laisser vivre avec elle, que je comprenne qui elle était vraiment. Le R. J’étais dans un bonheur euphorique, mais je faisais tout pour m’en dépêtrer, comme un nageur retenu sous l’eau, suffoquant, voulant hurler, battant des pieds avec hargne pour survivre. Je me battais comme un héros, voulant lui parler, lui dire de ne réaliser aucun de ces desseins suicidaires. Le I. La bataille faisait rage dans mon esprit. Le E. Je perdais le contrôle. Le L. Ou peut-être ne l’avais-je jamais eu ?

7 février 2009

Page 4 : Là où se rencontrent les vies.

Je me réveillais soudainement, reprenant le contrôle sur moi-même. Il faisait nuit  et elle était assise comme quand je l’avais vue pour la première fois. Une seringue vidée était délicatement posée à côté de moi. Je me levais, me soutenant sur mes deux coudes et je demandais :
« Que s’est-il passé ? Combien de temps ais-je dormi ? »
Elle se retourna vers moi, désigna la seringue du doigt et déclara calmement :
« Morphine. Au moins, tu étais hors d’état de nuire. Tu as dormi 4 heures. Il fait nuit et les passants rient. Beau changement par rapport au jour, ça me manquera sûrement. J’ai essayé pendant que tu dormais, pour que tu ne te rendes compte de rien, j’ai essayé mais je n’ai pas trouvé le courage. Il faut croire que je ne l’ai que quand tu es près de moi et conscient.
- Qui es-tu ? Comment as-tu tout ça ? Avais-tu déjà tout prévu ?
- J’étais un chat sauvage, miaulant dans la nuit. Le genre de filles faciles, qui ne sont là que pour dormir dans des lits différents chaque soir. J’ai presque cru avoir le contrôle sur tous ces hommes mais je n’étais qu’une fille de passage à chaque fois. Je leur inventais des sentiments, histoire de me donner une raison d’être avec eux, histoire de me persuader que la victime dans l’histoire, c’était eux. Mais je n’étais qu’une fille de joie, buvant un peu trop, sans avenir et n’ayant rien à faire de ces soirs. Je n’ai rien prévu, je ne savais pas qu’un jour, quelqu’un se rendrait compte qu’il y avait une perdue sur un toit. La morphine ne t’était pas destinée au départ.
- Alors pourquoi tu en avais ?
- Je suis addict’ à la morphine, tout simplement. J’ai toujours cru que ça anesthésierait mes peines de cœur, mon manque d’amour propre. Je me suis simplement trompée. Mais en attendant, j’aimais ça. Ca me faisait tout oublier. »
Ses paroles m’avaient confirmé qu’elle était sur la fin. Je savais, je voyais aux vestiges du passé qui restaient sur son visage qu’elle était quelqu’un de fier et qu’elle n’aurait jamais raconté tout ça si elle avait encore quelque chose à vivre. Je savais que la nuit l’encouragerait, ainsi que ma présence. Je savais tout autant que c’était mieux pour elle, pour cette inconnue dont je ne connaissais même pas le prénom, cette inconnue qui avait souffert d’un mal dont je n’avais pas idée. Pour cette blanche colombe, qui voulait retrouver le chemin de la Liberté. Aujourd’hui encore, je pense à elle, je me dis qu’elle était l’élément qui manquait dans ma vie et qui m’a donné une raison de vivre. Ce souvenir est gravé en moi, je me rappelle des lampadaires projetant des lumières sur les trottoirs vides de la rue. Comme si tout le monde avait déserté Paris, pour la laisser se libérer en paix. Je me rappelle de son regard dur et décidé, de son visage qui s’était transformé pour redevenir celui qu’il était il n’y a pas si longtemps, je me rappelle de l’ange que j’ai vu prendre son envol. De son véritable sourire qu’elle m’a adressé, quand se tenant debout, elle s’envola pour rejoindre sa mère, la Liberté. Je me souviens de son bonheur quand elle comprit que sa mère la reprenait en son sein, et je crois bien que je le ressens toujours autant.

THE END.

26 janvier 2009

&U can go to hell


Découvrez Alice Cooper!


Plus qu'un seul pas. Tu le sais aussi bien que moi. Tant que t'es près, tant que j'ai ton odeur, je me sens bien. Dans les bras d'un ange, je prendrais mon envolée. Érafle mon bras et je deviendrais hirondelle, s'envolant pour être libre. Oiseau de la paix, cet ultime saut sera ma liberté éternelle, ma paix intérieure. S'il-te-plaît, prends-moi dans tes bras, aide-moi à devenir celle que j'aurais voulu être. La liberté à l'état pur, aucune loi, aucune obligation, juste l'air et ce que je suis. Je ne sais pas ce que tu as fait de moi, ce que tu voulais de moi. J'espère avoir déçu chacun de tes espoirs. J'ai beau t'aimer, tu me fuis, est-ce la superficialité qui te guide ? J'ai peur mon amour, j'ai peur de redevenir qu'un vague souvenir dans l'esprit des gens qui m'ont connue. Les visages s'effacent, l'être humain est fait pour se souvenir que de lui-même. Te souviendras-tu de moi si je prends mon envol devant toi ? Te répèteras-tu mes derniers paroles, pleureras-tu sur ma tombe ? Je ne veux que des roses blanches, je veux qu'elles soient la pureté que je n'ai pas eu. Satan, recueille mon âme, je te la vends. J'en ai plus rien à faire, je serais la liberté. Regarde-moi mon ange, je suis la liberté déchue. Oublie mon nom, rappelle-toi mon regard et dis-toi que c'est celui de la Mort heureuse que tu as vu.

Ou comment la Liberté signa sa déchéance.

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24 janvier 2009

Please don't see me ugly babe

Dis-moi, raconte-moi, comment je me suis appelée. Ce qui s'est passé, pourquoi suis-je en train de pleurer. Raconte-moi s'il-te-plaît l'histoire de la vie, les nuits à Paris. J'ai bien peur d'avoir oublié l'essentiel, mes poumons m'interdisent cet échange naturel. J'ai bien peur que plus rien ne rentre en moi, cette étincelle est faible, recueilles-la. Dis-moi pourquoi j'ai si peur de mon ombre. Une image déformée de ce que j'ai pu être un jour. Ou peut-être est-ce tout simplement ce qu'il reste de moi, je ne sais plus, l'oubli m'a accueillie en son sein. Raconte-moi comment comptes-tu me tuer encore plus. C'est comme si je voyais déjà le poignard au-dessus de mon ventre, la guillotine au-dessus de ma tête, comme une condamnée à mort. Tu es mon bourreau et je crois que je n'ai jamais autant aimé mourir. Dis-moi ce qui me retient encore à toi, histoire longue et incompréhensible je suppose. Tiens, je t'offre mon poignet, coupe les liens, coupe ces lignes vertes que je ne saurais voir. J'ai toujours aimé le rouge, c'est la passion, l'amour vif et quand il est sur mon bras, ça nous représente encore plus. Comprends-moi, pour une fois, essaie de voir ce que je pense. Et n'oublie pas que la corde est dans le placard.

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